Monuments de Chartres : le pavillon de l’Horloge

Cathédrale,  Découvrir Chartres,  Idées de visites

Une architecture renaissance Dans nos balades à découverte des monuments de Chartres, cette architecture fait partie des points d’arrêt les plus importants.  Ce petit pavillon a été érigé entre 1519 et 1520 par l’architecte Jehan Texier plus connu sous le nom de Jehan de Beauce. Jehan de Beauce reste connu pour ses autres réalisations : dans la ville,on lui attribue notamment le clocher neuf (ou clocher nord de style gothique flamboyant d’une hauteur de 115 m) ainsi que la clôture du chœur. La base de l’édifice est cependant antérieure au 16ème siècle et serait un remploi du 13ème siècle dont on ignore la provenance. Le cadran est de grande dimension. Placé sur l’extérieur, il est richement décoré et est divisé selon la mode ancienne italienne en 24 heures. Ainsi, c’est la partie droite qui marque les heures du matin et la partie gauche les heures de l’après-midi. C’est une aiguille unique qui permet encore de nos jours de lire l’heure. Le pavillon était autrefois rehaussé de polychromie et on peut mentionner la décoration en frise de coquilles Saint-Jacques sous le cadran. Cette frise peut rappeler que Chartres se situait sur la route de Saint-Jacques de Compostelle mais aussi n’être qu’un motif de décoration. Le pavillon était, au moyen-âge, entouré de petites maisons : boutiques, échoppes, hostelleries…. Un monument de Chartres, témoin de la vie intense dans le cloître En effet, la vie du cloître ressemblait à un vaste marché ; de nombreuses foires y avaient lieu et les pèlerins y venaient chaque année plus nombreux. Chartres constituait un but de pèlerinage très important dans la chrétienté. Le petit-fils de Charlemagne, Charles le Chauve en dotant la ville du voile de la Vierge (la Sancta Camisia qu’aurait porté Marie en enfantant) en 876 avait consacré la ville toute entière à Marie. Le fait, bien sûr, eut des retombées économiques importantes. De nombreux personnages sont venus à Chartres honorer la Vierge. Parmi ces pèlerins célèbres, on remarque Saint Bernard, fondateur de l’ordre des cisterciens, Saint-Louis, roi de France venu consacrer la Cathédrale en 1226 (il logeait alors dans son château de Nogent le Roi), Louis XI qui offrit un tabernacle pour Notre-Dame de Sous-Terre, Henri III, la femme de Louis XV Marie Leczinska et enfin plus proche de nous Charles Péguy (en 1912 et 1913).   Les portes du cloître : des monuments de Chartres à part entière A propos de Maris Leczinska, une anecdote reste intéressante. Venue à Chartres en 1732 en pèlerinage à la vierge de Sous-Terre, un inconvénient survint au moment de son entrée dans le cloître. En effet, la porte de l’Horloge était trop petite pour laisser passer le carrosse imposant de la reine et le cintre de la Porte fut alors démoli ; une reine de France ne pouvant pas mettre pied à terre comme n’importe quel quidam même si cela avait pour but d’honorer la Vierge Marie. En 1783, les deux pieds-droits de l’ancienne porte existait encore. Le Chapitre ordonna la démolition des pieds-droits… A cette même place de la porte, un pilastre monumental fut édifié, ainsi qu’une belle façade pour une maison canoniale à la place des anciennes écuries du Cheval Blanc; de l’autre côté, un pilastre parallèle devait être construit, ainsi qu’un vaste bâtiment qui devait contenir le trésor des archives, la maîtrise de l’œuvre, les salles d’assemblée, le logement du clerc de l’œuvre et celui du prédicateur, ainsi que le local des notaires-secrétaires du Chapitre : la voûte seule du bâtiment des archives fut construite, la Révolution ayant arrêter l’exécution des travaux. On peut y voir sur le pilastre existant des gonds posés d’une manière singulière, le mamelon du gond est accolé à la pierre; il en fut ordonné ainsi afin de constater les droits du Chapitre pour l’avenir, puisque les portes cessèrent d’être fermées à la fin du XVIIème siècle. (extrait de Ad. Lecocq : Historique du cloître de Notre-Dame de Chartres, in Mém. De la société archéologique d’Eure-et-Loir, tome 1, 1857). Les portes du Cloître étaient fermées à la nuit tombée. La raison de la fermeture de ces portes date du 13ème siècle. A cette époque, il existait une querelle persistante entre le chapitre de la Cathédrale et le comte de Chartres. Cette querelle avait débuté au 11ème siècle avec le meurtre du sous-doyen Everard. Elle durera plus de 3 siècles. Autorisés par une bulle du Pape Alexandre IV en 1257, les chanoines peuvent mettre en place cette clôture. L’entreprise est cependant mal aisée, toutes les maisons ne leur appartenant pas. Le projet put seulement être concrétisé entre 1299 et 1327. En raison de cette clôture, le chapitre dut entretenir des guetteurs de nuit, chargés de sonner le tocsin lorsqu’ils apercevaient les lueurs d’un incendie soit en ville soit dans les environs. Une chambre leur était affectée dans le clocher neuf. Au siècle dernier, les guetteurs existaient toujours mais ils étaient payés par la ville. Cliquez ici pour visionner la vidéo et visiter l’intérieur du pavillon de l’Horloge Ce site s’intègre dans une visite du quartier Cathédrale. Durée du parcours : 1h – Accès : facile.

25 octobre 2020 / Commentaires fermés sur Monuments de Chartres : le pavillon de l’Horloge
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La 25e heure : une découverte insolite de la musique dans la cathédrale

Cathédrale

Samedi 24 octobre, nous gagnons une heure avec le passage à l’heure d’hiver. L’association des Villes Sanctuaires en France propose de vivre cette heure supplémentaire de manière originale. Au même moment, les 19 villes membres proposent un événement gratuit autour de la musique. A Chartres, c’est notre Instrumentarium qui sera à l’honneur ! Depuis 1997, ces passionnés font chanter les pierres. En effet, vous l’ignoriez peut être mais il y a 318 représentations de 26 instruments sur notre belle Cathédrale. C’est l’ensemble le plus complet d’Europe sur l’histoire de la musique médiévale. Trompettes, flûte, psaltérion, harpe… et j’en passe, une multitude de détails a permis de reconstituer ces instruments de musique aujourd’hui et de les faire vivre en jouant de leurs sonorités. De mon côté, vous me retrouverez au portail Nord où la musique devient légende près de la statue de Modeste. Je vous emmènerai ensuite avec les musiciens jusqu’à la cathédrale où le recteur nous accueillera. Cathédrale plongée dans une semi-pénombre, vous ressentirez l’émotion des sons et des voix. Cette déambulation en compagnie de Nicolas Lhoste, chantre de la cathédrale et d’André Bonjour, président de l’Instrumentarium, emmènera dans une re-découverte de ces représentations des instruments de musique.  Une évocation de Fulbert, évêque mais également poète et grand musicien est au programme ainsi que de nombreuses autres surprises musicales. Alors ? On se retrouve pour cette 25e heure ? Ce sera samedi 24 octobre à 19h devant le musée des Beaux-Arts et c’est entièrement gratuit. Pour des raisons sanitaires, je vous recommande de réserver vos places sur le site de l’Office de Tourisme.

22 octobre 2020 / Commentaires fermés sur La 25e heure : une découverte insolite de la musique dans la cathédrale
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Visite guidée de la cathédrale de Chartres : le zodiaque

Cathédrale,  Coup de coeur,  Histoire

Visite guidée de la cathédrale de Chartres : à la découverte du zodiaque ! En visite guidée de la cathédrale de Chartres, vous serez certainement surpris d’entendre le mot zodiaque au niveau de l’édifice. Et pourtant, il y a maintes représentations des signes dans l’édifice. C’est ce que j’explique lors de mes visites. A l’heure des rappels calendaires sur nos téléphones ou autres réseaux sociaux, il est intéressant de savoir comment l’homme médiéval gérait son temps et surtout se repérait dans les heures, jours, mois saisons. Des journées bien rythmées ! En effet, bien souvent, ces hommes et femmes d’autrefois ne savaient pas lire et c’est le soleil qui rythmait leur temps de travail et les nombreux repères qui jalonnaient la journée. L’église gérait cette notion de temps par les moments de prière et de messe. Ainsi, les cloches des églises et cathédrales donnaient les grandes divisions du jour (8 tranches de 3 heures) : Frère Jacques doit sonner les Mâtines, juste avant l’aube, Les laudes étaient à l’aube, Prime : c’est la première heure avant le lever du soleil. Tierce à 9 heures, Sexte à 12 heures (qui correspondait à la sieste : on arrêtait de travailler), None à 15 heures (à noter que les anglo-saxons considéraient none comme le milieu de la journée, d’où le noon pour midi) Vêpres à 18h, Complies à 21h (c’était l’heure où les gens devaient être chez eux). Cependant, il faut savoir que les jours et les heures n’étaient pas égaux entre les saisons : une heure d’été était bien plus longue qu’une heure d’hiver. L’ange au cadran De même, pour repérer les mois, l’homme médiéval connaissait très bien le temps des travaux : comme le montre le Portail Royal de la Cathédrale de Chartres, ces travaux des mois (temps des vendanges, temps des moissons, temps de la chasse…) marquaient les grands moments de l’année. C’est aussi pour cela que la plupart des horloges de cette époque se trouvaient dans les églises et cathédrales. Pensons à Strasbourg et sa magnifique horloge, mais aussi à notre Cathédrale de Chartres qui possède : un cadran solaire – l’ange au cadran, cher à Rainer Maria Rilke-, le pavillon de l’horloge, une horloge astronomique dans son tour du choeur, les travaux des mois et les signes du zodiaque au portail de la Cathédrale, les mêmes signes du zodiaque représentés dans un vitrail du déambulatoire sud. L’horloge astrolabique Quand je fais une visite guidée de la cathédrale de Chartres, la plupart des visiteurs sont éblouis par la clôture du choeur. C’est ici que vous trouverez l’horloge astronomique (ou astrolabique). Les signes du zodiaque y sont représentés. Une aiguille « courbe » indique la position de la lune en fonction de chaque période de l’année. En savoir plus sur la restauration de l’horloge astrolabique de la cathédrale de Chartres. Les signes du zodiaque à plusieurs reprises accompagnés des travaux des mois La plupart du temps, ces signes sont représentées conjointement avec les travaux des mois. Voici quelques exemples extraits de notre cathédrale : le Verseau. Je vous ai mis la représentation du portail Nord de la cathédrale (baie de droite voussure extérieure). Du même portail, le signe du Cancer est représenté par une écrevisse.  Et enfin au portail royal, baie de gauche, les signes du zodiaque et les travaux des mois… mais également, si vous regardez bien les petites colonnettes sculptées (un vrai régal), vous trouverez celle de la photo où sont installés les signes du zodiaque. C’est un vrai bijou, une dentelle de pierre ! La plupart du temps, ces signes sont représentées conjointement avec les travaux des mois. Voici quelques exemples extraits de notre cathédrale : le Verseau (mais vous retrouverez tout cela en visite guidée de la cathédrale de Chartres). Je vous ai mis la représentation du portail Nord de la cathédrale (baie de droite voussure extérieure). Du même portail, le signe du Cancer est représenté par une écrevisse.  Et enfin au portail royal, baie de gauche, les signes du zodiaque et les travaux des mois… mais également, si vous regardez bien les petites colonnettes sculptées (un vrai régal), vous trouverez celle de la photo où sont installés les signes du zodiaque. C’est un vrai bijou, une dentelle de pierre ! N’oubliez pas de réserver votre visite guidée de la cathédrale de Chartres en ma compagnie ! Découvrez le pavillon de l’horloge ! Dans mes visites guidées autour du « temps », je vous présente ce joyau renaissance. Cliquer ici

24 août 2020 / Commentaires fermés sur Visite guidée de la cathédrale de Chartres : le zodiaque
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Visites nocturnes à Chartres, mystères et caves…

Cathédrale,  Découvrir Chartres,  Légendes et anecdotes

Vous imaginiez peut-être que Chartres était truffé de souterrains menant tous à la cathédrale (vieille légende qui a la peau dure !). Nos archéologues qui, inlassablement, fouillent nos sous-sols et étudient notre ville « en dessous » vous diront que ce sont des caves profondes, multiples et superposées qui créent cette impression.

14 août 2020 / Commentaires fermés sur Visites nocturnes à Chartres, mystères et caves…
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Le bleu de Chartres

Cathédrale,  Coup de coeur,  Découvrir Chartres,  Idées de visites

Le bleu du 12e siècle : bleu de Chartres ! Qui n’a jamais entendu parlé du Bleu de Chartres ? merveilleux bleu de nos verrières du 12e siècle…. bleu inimitable ou bleu d’une technique différente à celui du bleu gothique ? Dans tous les cas la couleur Bleu reste indissociable de la ville de Chartres ! Cette couleur sublime appartient aux vitraux romans du 12e siècle. Et si je vous donnais la recette ?  Une recette quasi millénaire ! Pour bien analyser cette recette, faisons confiance aux écrits d’un moine de la période : un certain Théophile qui s’est penché sur le sujet ! Au 12e siècle, pour réaliser le verre bleu, les artisans verriers employaient un fondant sodique dans lequel ils incorporaient du cobalt (de Saxe généralement) et de l’antimoine (opacifiant) ainsi que du cuivre et du fer. D’une nature très stable, le bleu ne s’altérait pas (ou très peu) : c’est lui compose Notre-Dame de la Belle Verrière ou encore l’arbre de Jessé. Au 13e siècle, la composition du verre change et devient potassique par l’incorporation de cendre de hêtre. C’est ce qui explique la nuance plus sombre du bleu gothique. Et comme il n’y a plus que dans notre cathédrale que vous pouvez voir autant de vitraux du 12e, on appelle ce bleu 12e Bleu de Chartres.  Un bleu qu’on ne trouve pas uniquement à Chartres Mais soyons justes : il existe, en France, des vitraux avec ce merveilleux bleu roman et parfois antérieur à Chartres. Ainsi dans la cathédrale Saint-Julien du Mans, vous admirerez le vitrail de l’Ascension réalisé en 1120 soit 20 ans avant l’arbre de Jessé de Chartres. Vous pourrez voir du bleu de Chartres à Saint-Denis, Angers, Vendôme et même à Augsbourg en Allemagne ! Le bleu : une couleur médiévale En effet, c’est au 12e siècle que le bleu subit une véritable révolution. Auparavant, si on regarde toute l’histoire de l’art : point de bleu… l’Egypte ancienne seule utilisait cette couleur dans l’univers des tombeaux. N’oublions pas que pour les romains, avoir les yeux bleus n’étaient pas du tout un signe de beauté puisque cette caractéristique était propre aux barbares. C’est donc le Moyen-âge et plus particulièrement le 12e siècle qui vont donner au bleu ses lettres de noblesse. Et qui va être le 1er vecteur de « communication » du bleu ? la vierge… en fait, tout ce qui d’essence divine (monde céleste = bleu). A partir de cette époque, au 3/4, la vierge sera représentée en bleu. Dès les premiers capétiens, le royaume est « dédié » à Marie mais c’est Louis VII (au 12e !) qui adoptera définitivement la fleur de la vierge (Gabriel offre un lys à Marie) et la couleur azur. Le bleu devient donc royal… et par la suite, signe de conservatisme… puis de stabilité. Le saviez-vous ? Le bleu va être intégré à cette époque dans le nouveau spectre à 6 couleurs et devient l’opposé du rouge : ce qu’il est resté dans toute la symbolique… les révolutionnaires choisiront toujours le rouge et les conservateurs le bleu ! Pour les passionnés que vous êtes : je vous invite à suivre les conférences de Michel Pastoureau qui évoque ce bleu : http://www.louvre.fr/les-couleurs-du-moyen-agemichel-pastoureau Envie de mieux connaître le vitrail de la belle verrière ?  La suite est ici avec les tentations de Jésus dans le désert. Envie d’une visite sur le thème du vitrail ? Je vous propose une visite à la découverte des vitraux et des clés de lecture.Cliquer ici

15 août 2019 / Commentaires fermés sur Le bleu de Chartres
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