Vous imaginiez peut-être que Chartres était truffé de souterrains menant tous à la cathédrale (vieille légende qui a la peau dure !). Nos archéologues qui, inlassablement, fouillent nos sous-sols et étudient notre ville « en dessous » vous diront que ce sont des caves profondes, multiples et superposées qui créent cette impression.
La maison Picassiette à Chartres
La Maison Picassiette, c’est l’autre lieu incontournable de notre belle cité Beauceronne. Raymond Isidore l’a construite et puis, pendant plus de 25 ans, il y a mis son âme. Ce n’est pas une fantaisie… c’est tout un univers, naïf et contemporain, véritable œuvre d’art à part entière et un travail incroyable : près de 30 000 heures de travail à manipuler plus de 15 tonnes de débris de faïence et de verre.
Le bleu de Chartres
Le bleu du 12e siècle : bleu de Chartres ! Qui n’a jamais entendu parlé du Bleu de Chartres ? merveilleux bleu de nos verrières du 12e siècle…. bleu inimitable ou bleu d’une technique différente à celui du bleu gothique ? Dans tous les cas la couleur Bleu reste indissociable de la ville de Chartres ! Cette couleur sublime appartient aux vitraux romans du 12e siècle. Et si je vous donnais la recette ? Une recette quasi millénaire ! Pour bien analyser cette recette, faisons confiance aux écrits d’un moine de la période : un certain Théophile qui s’est penché sur le sujet ! Au 12e siècle, pour réaliser le verre bleu, les artisans verriers employaient un fondant sodique dans lequel ils incorporaient du cobalt (de Saxe généralement) et de l’antimoine (opacifiant) ainsi que du cuivre et du fer. D’une nature très stable, le bleu ne s’altérait pas (ou très peu) : c’est lui compose Notre-Dame de la Belle Verrière ou encore l’arbre de Jessé. Au 13e siècle, la composition du verre change et devient potassique par l’incorporation de cendre de hêtre. C’est ce qui explique la nuance plus sombre du bleu gothique. Et comme il n’y a plus que dans notre cathédrale que vous pouvez voir autant de vitraux du 12e, on appelle ce bleu 12e Bleu de Chartres. Un bleu qu’on ne trouve pas uniquement à Chartres Mais soyons justes : il existe, en France, des vitraux avec ce merveilleux bleu roman et parfois antérieur à Chartres. Ainsi dans la cathédrale Saint-Julien du Mans, vous admirerez le vitrail de l’Ascension réalisé en 1120 soit 20 ans avant l’arbre de Jessé de Chartres. Vous pourrez voir du bleu de Chartres à Saint-Denis, Angers, Vendôme et même à Augsbourg en Allemagne ! Le bleu : une couleur médiévale En effet, c’est au 12e siècle que le bleu subit une véritable révolution. Auparavant, si on regarde toute l’histoire de l’art : point de bleu… l’Egypte ancienne seule utilisait cette couleur dans l’univers des tombeaux. N’oublions pas que pour les romains, avoir les yeux bleus n’étaient pas du tout un signe de beauté puisque cette caractéristique était propre aux barbares. C’est donc le Moyen-âge et plus particulièrement le 12e siècle qui vont donner au bleu ses lettres de noblesse. Et qui va être le 1er vecteur de « communication » du bleu ? la vierge… en fait, tout ce qui d’essence divine (monde céleste = bleu). A partir de cette époque, au 3/4, la vierge sera représentée en bleu. Dès les premiers capétiens, le royaume est « dédié » à Marie mais c’est Louis VII (au 12e !) qui adoptera définitivement la fleur de la vierge (Gabriel offre un lys à Marie) et la couleur azur. Le bleu devient donc royal… et par la suite, signe de conservatisme… puis de stabilité. Le saviez-vous ? Le bleu va être intégré à cette époque dans le nouveau spectre à 6 couleurs et devient l’opposé du rouge : ce qu’il est resté dans toute la symbolique… les révolutionnaires choisiront toujours le rouge et les conservateurs le bleu ! Pour les passionnés que vous êtes : je vous invite à suivre les conférences de Michel Pastoureau qui évoque ce bleu : http://www.louvre.fr/les-couleurs-du-moyen-agemichel-pastoureau Envie de mieux connaître le vitrail de la belle verrière ? La suite est ici avec les tentations de Jésus dans le désert. Envie d’une visite sur le thème du vitrail ? Je vous propose une visite à la découverte des vitraux et des clés de lecture.Cliquer ici
Le château d’If à Chartres
Saviez vous que le château d’If était à Chartres ? Il s’agit d’un immeuble construit à la fin du 19e siècle (1874) sur les ruines des anciens remparts de Chartres. Il intègre admirablement l’ancienne poterne d’accès à la ville à cet endroit : la Poterne de Launay. Vous remarquerez d’ailleurs que cette poterne était véritablement situé au niveau de l’Eure. Le pont qui se trouvait à ce niveau (notre pont de la Courtille actuel) s’appelait le pont qui tremble. Il était en bois et j’imagine que les chartrains et visiteurs d’alors hésitaient à l’emprunter !