Le Labyrinthe de la cathédrale de Chartres est incrusté au milieu de la nef et date du début du 13e siècle.
Meslay le Grenêt : la danse Macabre de l’église Saint-Orien
Un lieu insolite à Meslay le Grenêt : l’église Saint-Orien et sa danse macabre Et si vous partiez en excursion à Meslay le Grenêt ? Ce bijou est en Eure-et-Loir, à quelques minutes de Chartres. L’église de Meslay le Grenêt est dorénavant accessible au public grâce à un sas vitré. Alors ne loupez pas ce lieu ! Vous pourrez y découvrir ou redécouvrir la fabuleuse danse macabre. 3 cadavres s’adressent à des jeunes cavaliers, flamboyants, beaux comme des astres…. « Tel je fus comme tu es, tel je suis comme tu seras ». Le texte original de la danse macabre naquit au 13e siècle, rappelant à tout homme que, quelle que soit sa condition, la mort viendrait le cueillir un jour. Cette leçon d’humilité connut un retour en force au 15e siècle alors que la guerre de 100 ans avait emmené son cortège de fléaux : guerre, famine, peste… Et ici à Meslay le Grenêt, on peut voir cette procession de personnages entraînés dans une sorte de farandole par des squelettes. Si vous observez bien, la procession débute par le pape et l’empereur, suivi du cardinal et du roi…. et ainsi de suite jusqu’à l’ermite et au bébé. Les squelettes sont moqueurs et narquois. Une originalité de Meslay le Grenêt : le dit des femmes bavardant pendant la messe Objet d’étude passionnant (j’en sais quelque chose !), l’église Saint Orien de Meslay le Grenêt abrite une représentation totalement originale. Quand je dis « originale » entendez « qu’on ne trouve nulle part ailleurs ». Cette représentation est le dit des femmes bavardant pendant la messe. J’imagine le sourire des messieurs me lisant.Alors décortiquons un peu la présentation de Meslay le Grenêt : 3 femmes bien vêtues si on analyse la peinture assez passée. Elles sont serrées les unes contre les autres. A gauche la robe rouge, à droite la robe bleue et au centre la robe blanche. Madame robe rouge semble effrayée : on le serait à moins. Un diable a posé sa patte sur la tête de la bavarde. Il faut reconnaître que ce dernier a l’air particulièrement peu sympathique : comme une sorte de rapace qui viendrait chercher un agneau égaré. Dans l’autre patte, la vilaine bête tient le cœur ou l’âme de la malheureuse. Une qui a l’air étonnée, est dame blanche au centre… avec les photos, vous la devinez plus que vous ne la voyez, mais les contours blancs marquent bien son corps. Le diable derrière dame bleue est en train de lire la liste de ses pêchés…. Et le parchemin a l’air bien long !Cette dernière représentation est totalement exceptionnelle : il n’en existe qu’un seul exemplaire en Europe, à Lübeck en Allemagne.La danse macabre de Meslay le Grenêt a été considérablement restaurée : au 16e siècle puis au 19e. Néanmoins, cet peinture fait partie des trésors à ne pas manquer dans notre région. Réservez ! Contactez moi pour préparer votre visite d’exception. Cliquer ici
Représentations dans la cathédrale : l’art de la table
Partons à la découverte des représentations de la cathédrale : l’art de la table Origine de l’expression : mettre la table Le dimanche, bien souvent, c’est le moment où on se « met à table », en famille. On dresse le couvert et les petits plats dans les grands. Dans les maisons médiévales, la répartition des pièces n’était pas comme aujourd’hui. Ainsi, une pièce pouvait servir à la fois de chambre, d’atelier ou de salle à manger. La table était souvent constituée (et on voyait même cela dans les châteaux) de planches et de tréteaux. Ainsi « mettre la table » avait un sens littéral : on prenait l’ensemble et on assemblait avant de disposer le couvert. Chez les plus riches, on agrémentait l’ensemble d’une nappe. Représentations dans la cathédrale de l’art de la table Et les convives faisaient bonne chère. Ils auraient dit « bonne chière » mais cela n’aurait pas eu le sens d’aujourd’hui : chière étant le visage. Faire bonne chière signifie donc « faire bonne mine » ou « bonne figure ». On retrouve l’expression dans mon cher Roman de Renart « Faiz me tu chiere felonesse? » qui signifie « tu me fais mauvaise figure » (il faut l’avouer : une de nos expressions contemporaines au vocabulaire fleuri a sensiblement la même allure, voire le même sens). On aurait pu dire « faire male chiere » ce qui aurait eu le même sens. Les illustrations de banquets Petites illustrations de tables avec différentes fonctions dans notre belle cathédrale. Dans Saint Julien l’Hospitalier, le charpentier travaille sur la table à tréteaux. Dans la Belle Verrière, c’est le banquet des Noces de Cana. Dans le fils prodigue, également une table de repas. J’aurai également pu vous mettre la Cène des verrières occidentales. Je l’ai choisie en sculpture au portail royal de la cathédrale. Réservez votre visite thématique Art de la table, représentations des animaux, de Marie dans la cathédrale, je peux vous proposer de nombreuses visites thématiques. Cliquer ici
Une histoire de Street-Art à Chartres : EZK
Visite découverte du street art à Chartres Quand je propose des visites autour du street-art à Chartres, il y a des artistes qui ne laissent pas insensibles. EZK fait partie de ceux-là. S’il a créé le buzz sur Instagram en avril dernier avec son graf Xi Jinping et le Coronavirus, Eric Ze King s’en excuserait presque. Comme une vigie à la palette intense, cet « Artiviste » interroge, alerte, questionne mais sans imposer ses idées. Le graff tant contesté (un record de signalement en une journée sur Instagram en France, à tel point que le réseau social l’a contacté) montre la provenance géographique du virus, m’a dit avec humour notre artiste chartrain. Car nous pouvons être fier, ce graffeur dont la réputation a d’ores et déjà passé les frontières est un enfant du pays. Interview de l’artiste EZK Echanger avec lui est un plaisir de simplicité. Eric sait poser les mots sur ses images, expliquer sa démarche, raconter son expérience. Puis, nous échangeons sur la petite vierge rue de la Corroierie. En tant que guide, je l’ai surnommée Notre-Dame du Wifi. L’œuvre s’intitule « Au nom du pire ». EZK m’explique dans un rire « Aujourd’hui quand on arrive quelque part, la première question est : est-ce qu’il y a du wifi ? Autrefois, c’était : à quelle heure est la messe ? » C’est ce décalage qu’il suggère. La prière n’est plus la même et avec humour il ajoute « Ce sont toujours des ondes invisibles ». Le parcours d’un artiste de Street-art Son parcours de graffeur débute tôt : enfant, il graffait à l’école pour « interpeler » une fille dont il était amoureux. Le dessin, c’est son mode d’expression. Ses interrogations sont aussi des clins d’œil à la pop culture comme ses « Storm troopers » créés à l’origine pour son fils : le papa attentif faisait ainsi des repères pour l’enfant dans Chartres. Malheureusement, plus de stormtrooper dans Chartres. Si vous souhaitez en voir, c’est à Paris qu’il faut aller au niveau de la petite ceinture. Comme il le dit : c’est le jeu. Les œuvres de street art disparaissent : bâtiments détruits ou tout simplement effacement à la demande des pouvoirs publics. Certaines de mes photos ne sont d’ailleurs plus d’actualités sur Chartres.De ce côté-là, EZK est prudent et respectueux : pas de maisons individuelles (sauf demande de la part du propriétaire), pas de monuments ou sites classés. L’artiste adopte une éthique. Cependant, rien n’est sans risque : la loi interdit le graff et à Chartres comme à Paris ou ailleurs, les graffeurs doivent faire bien attention à ce que la maréchaussée ne leur tombe pas dessus. Eric ajoute « mais c’est pire à New York ». Moi, interloquée : non ! pas New York la cité du street art (avec Berlin). Et bien si : « là-bas, si tu te fais prendre, c’est un ticket de 45 jours de tôle ». Dans d’autres endroits, l’amende est « au nombre d’heures de nettoyage ». Le « Banksy » chartrain : la technique du pochoir Au niveau technique, c’est le pochoir son arme de prédilection. Il ajoute que c’est aussi pour cela qu’on le compare à Banksy. Mais « Banksy est plus poétique, c’est pour ça qu’il est le maître. Chez moi, c’est plus violent ». C’est vrai qu’en faisant le tour de ses créations, on voit la force des convictions et la violence du monde dans lequel nous vivons. Ainsi, une de ces dernières créations, Uberté Egalité Fatalité montre toute la misère du monde qui nous entoure. Idem pour War in France où il dénonce la dérision du discours « nous sommes en guerre » face aux vraies guerres dans le monde. EZK n’a pas peur de se « frotter » au monde. La misère, ce n’est pas dans les films qu’il l’a vue. Ainsi, simplement, il évoque la journée passée dans la jungle de Calais où des personnes dormaient à 4 sur des palettes empilées et « avec une météo comme en ce moment, les palettes s’enfoncent, alors ils en rajoutent et parfois il y a 6 palettes les unes au-dessus des autres. » Je reste muette un instant. Quand il l’évoque, l’émotion est palpable, forte… L’humanité de l’artiste est puissante et je comprends mieux son art qu’il qualifie de violent. Je comprends mieux aussi l’origine de sa série « Art against poverty » née à New York devant une émission « No comment ». Des enfants en Afrique grattaient le sol pour se nourrir de fourmis. Image choc de l’extrême pauvreté. Et à la fin « ce programme vous est présenté par Vuitton ». C’est ce contraste entre ces deux extrêmes que montre EZK avec brio et délicatesse. A Chartres, c’est à l’Esperluète qu’il a posé son graf « Dans quel monde Vuitton ? » cet enfant pauvre dans un seau logoté LV. Et au-dessus, parce que chez EZK il y a une humanité intense : l’amour est à ré-inventer. Le choix de l’endroit était judicieux : passant, visible. EZK interpelle et il choisit ses lieux comme un publicitaire le ferait. Ici, il a eu la chance et le soutien de l’Esperluète. Le graf est là depuis un bon bout de temps, comme un emblème de la culture et de l’ouverture sur le monde.Mes chouchous, vous les trouverez place de l’étape au vin. Round-up World Killer, Koon’s me sign et Siri Apple d’Urgence (prononcez le… vous comprendrez). Pour le premier, il avoue qu’il ne l’a pas terminé car trop de monde passait et qu’il risquait de se faire prendre… et pourtant, j’avoue que cet avion avec son nuage blanc est très clair, même inachevé. Le second amuse toujours : clin d’œil à Jeff Koons. Avec le dernier, il y a juste le petit garçon sans le texte. Pas besoin, l’image est évocatrice dit il. Et il ajoute : « c’est un vrai enfant, pas imaginé ». L’expression du gosse est intense… je ne demande pas l’histoire, mais je la ressens. EZK : l’humanité chevillée au street art Nous évoquons aussi « Dépôts de réfugiés strictement interdits » : quand il l’a créée, certains n’avaient pas compris son message.La conversation aurait pu durer des heures ! Tant à dire et à partager. Il
Monuments de Chartres : le pavillon de l’Horloge
Une architecture renaissance Dans nos balades à découverte des monuments de Chartres, cette architecture fait partie des points d’arrêt les plus importants. Ce petit pavillon a été érigé entre 1519 et 1520 par l’architecte Jehan Texier plus connu sous le nom de Jehan de Beauce. Jehan de Beauce reste connu pour ses autres réalisations : dans la ville,on lui attribue notamment le clocher neuf (ou clocher nord de style gothique flamboyant d’une hauteur de 115 m) ainsi que la clôture du chœur. La base de l’édifice est cependant antérieure au 16ème siècle et serait un remploi du 13ème siècle dont on ignore la provenance. Le cadran est de grande dimension. Placé sur l’extérieur, il est richement décoré et est divisé selon la mode ancienne italienne en 24 heures. Ainsi, c’est la partie droite qui marque les heures du matin et la partie gauche les heures de l’après-midi. C’est une aiguille unique qui permet encore de nos jours de lire l’heure. Le pavillon était autrefois rehaussé de polychromie et on peut mentionner la décoration en frise de coquilles Saint-Jacques sous le cadran. Cette frise peut rappeler que Chartres se situait sur la route de Saint-Jacques de Compostelle mais aussi n’être qu’un motif de décoration. Le pavillon était, au moyen-âge, entouré de petites maisons : boutiques, échoppes, hostelleries…. Un monument de Chartres, témoin de la vie intense dans le cloître En effet, la vie du cloître ressemblait à un vaste marché ; de nombreuses foires y avaient lieu et les pèlerins y venaient chaque année plus nombreux. Chartres constituait un but de pèlerinage très important dans la chrétienté. Le petit-fils de Charlemagne, Charles le Chauve en dotant la ville du voile de la Vierge (la Sancta Camisia qu’aurait porté Marie en enfantant) en 876 avait consacré la ville toute entière à Marie. Le fait, bien sûr, eut des retombées économiques importantes. De nombreux personnages sont venus à Chartres honorer la Vierge. Parmi ces pèlerins célèbres, on remarque Saint Bernard, fondateur de l’ordre des cisterciens, Saint-Louis, roi de France venu consacrer la Cathédrale en 1226 (il logeait alors dans son château de Nogent le Roi), Louis XI qui offrit un tabernacle pour Notre-Dame de Sous-Terre, Henri III, la femme de Louis XV Marie Leczinska et enfin plus proche de nous Charles Péguy (en 1912 et 1913). Les portes du cloître : des monuments de Chartres à part entière A propos de Maris Leczinska, une anecdote reste intéressante. Venue à Chartres en 1732 en pèlerinage à la vierge de Sous-Terre, un inconvénient survint au moment de son entrée dans le cloître. En effet, la porte de l’Horloge était trop petite pour laisser passer le carrosse imposant de la reine et le cintre de la Porte fut alors démoli ; une reine de France ne pouvant pas mettre pied à terre comme n’importe quel quidam même si cela avait pour but d’honorer la Vierge Marie. En 1783, les deux pieds-droits de l’ancienne porte existait encore. Le Chapitre ordonna la démolition des pieds-droits… A cette même place de la porte, un pilastre monumental fut édifié, ainsi qu’une belle façade pour une maison canoniale à la place des anciennes écuries du Cheval Blanc; de l’autre côté, un pilastre parallèle devait être construit, ainsi qu’un vaste bâtiment qui devait contenir le trésor des archives, la maîtrise de l’œuvre, les salles d’assemblée, le logement du clerc de l’œuvre et celui du prédicateur, ainsi que le local des notaires-secrétaires du Chapitre : la voûte seule du bâtiment des archives fut construite, la Révolution ayant arrêter l’exécution des travaux. On peut y voir sur le pilastre existant des gonds posés d’une manière singulière, le mamelon du gond est accolé à la pierre; il en fut ordonné ainsi afin de constater les droits du Chapitre pour l’avenir, puisque les portes cessèrent d’être fermées à la fin du XVIIème siècle. (extrait de Ad. Lecocq : Historique du cloître de Notre-Dame de Chartres, in Mém. De la société archéologique d’Eure-et-Loir, tome 1, 1857). Les portes du Cloître étaient fermées à la nuit tombée. La raison de la fermeture de ces portes date du 13ème siècle. A cette époque, il existait une querelle persistante entre le chapitre de la Cathédrale et le comte de Chartres. Cette querelle avait débuté au 11ème siècle avec le meurtre du sous-doyen Everard. Elle durera plus de 3 siècles. Autorisés par une bulle du Pape Alexandre IV en 1257, les chanoines peuvent mettre en place cette clôture. L’entreprise est cependant mal aisée, toutes les maisons ne leur appartenant pas. Le projet put seulement être concrétisé entre 1299 et 1327. En raison de cette clôture, le chapitre dut entretenir des guetteurs de nuit, chargés de sonner le tocsin lorsqu’ils apercevaient les lueurs d’un incendie soit en ville soit dans les environs. Une chambre leur était affectée dans le clocher neuf. Au siècle dernier, les guetteurs existaient toujours mais ils étaient payés par la ville. Cliquez ici pour visionner la vidéo et visiter l’intérieur du pavillon de l’Horloge Ce site s’intègre dans une visite du quartier Cathédrale. Durée du parcours : 1h – Accès : facile.