Jean Moulin : le 17 juin 1940

17 juin et 18 juin 1940 : Jean Moulin et le Général de Gaulle entrent dans l'histoire

Voici l’histoire du premier acte de résistance de Jean Moulin à Chartres.
Jean Moulin (né à Béziers en 1899) arrive à Chartres le 21 février 1939. Alors préfet, en septembre, il doit faire face aux multiples difficultés nées de la déclaration des hostilités avec l’Allemagne nazie.
En juin 1940, devant l’offensive foudroyante des armées ennemies, la population d’Eure-et-Loir fuit vers le sud. Le 15 juin, il ne reste plus qu’environ 700 Chartrains, vieux ou malades pour la plupart. En revanche, la ville est envahie par des milliers de réfugiés. Toutes les autorités sont parties. Il n’y a plus ni eau, ni gaz, ni électricité. Jean Moulin a refusé l’ordre du ministre qui lui enjoignait de quitter son poste. Aidé de très rares volontaires, il va s’efforcer de faire face à tous les problèmes causés par la situation (ravitaillement, hygiène, soins aux blessés, lutte contre la panique, pillage etc.).
Le 17 juin au matin, les forces allemandes pénètrent en ville. Jean Moulin, encadré par un seul conseiller municipal et un représentant de l’évêque, les accueille avec dignité dans la cour de la préfecture.
Dans la journée, Jean Moulin est arrêté et conduit devant des officiers nazis qui exigent qu’il signe un protocole établissant que les soldats français noirs ont commis des actes d’atrocité envers la population civile. Jean Moulin, incrédule, refuse malgré les brutalités dont il est l’objet.
Les allemands l’entraînent alors à la gare de la Taye, hameau à une douzaine de kilomètres de Chartres, sur la ligne d’Illiers, et lui présentent leurs « preuves » : une dizaine de cadavres de femmes et d’enfants visiblement victimes d’un bombardement. Nouveau refus de Jean Moulin qui est encore une fois violemment frappé. De retour à Chartres, et persistant dans son refus, Jean Moulin est enfermé dans le pavillon du concierge de l’hôpital, en compagnie d’un soldat noir prisonnier. Au cours de la nuit, craignant de ne pouvoir résister plus longtemps aux mauvais traitements, il tentera de se trancher la gorge avec un éclat de vitre.
Il sera soigné mais gardera une cicatrice qu’il dissimulera sous une écharpe : l’image que nous gardons tous de lui.
Le 18 juin, c’est de Londres que le Général de Gaulle lance son appel.
Quelques années plus tard, De Gaulle revient à Chartres : le 23 août 1944, la ville est libérée. Une messe est célébrée en la cathédrale : regardez bien les archives de l’INA, lors de la sortie, vous verrez un homme légèrement en retrait à côté d’hommes en uniforme : c’est Maurice Clavel, connu dans la résistance sous le pseudonyme de Sinclair. Avec sa compagne d’alors, Silvia Monfort (dont je vous ai mis une photo devant la préfecture), ils faisaient partie de la résistance eurélienne.

Une pensée pour ces hommes et femmes connus ou inconnus qui ont fait l’histoire et la grandeur de notre pays au péril de leur vie.
Dans les visuels, je vous ai mis également le bureau de Jean Moulin, situé dans l’Hôtel de Ligneris, hôtel du préfet de Chartres, la conciergerie de l’Hôtel Dieu où fut enfermé Jean Moulin et où il tenta de se suicider, la photo dans les jardins de la préfecture avec le commandant allemand, et puis bien sûr, les photos du discours de De Gaulle sur les marches de la Médiathèque qui était à l’époque la grand poste de Chartres. En bonus, une photo que je trouve très émouvante : le grand père et le petit garçon (qui a dû bien grandir !) en train d’écouter et regarder le général. Cette photo a été prise par Robert Capa, le grand photographe de guerre américain.

Ecouter et voir la visio-conférence Jean Moulin, un homme d'exception

Avec mon partenaire C'Chartres Tourisme, je vous propose une visio-conférence autour de la personnalité de Jean Moulin